Mémoire familiale : Trajectoires de la psychogénéalogie

« C'est alors que j'ai senti à quel point nous nous cachons dans nos secrets de famille jusqu'à ce que nous les voyions un peu plus clairement ; ces événements inattendus ne sont pas rares. Chaque lignée semble avoir ses propres angles morts. la meilleure colle de notre clan." Alexandre Jardin.

 

La famille. Nœud central qui constitue une partie de notre personnalité dès le plus jeune âge. Nous n'y pensons pas forcément mais, une grande partie des événements que nous vivons durant l'enfance à un impact sur ce que nous sommes à l'heure actuelle. Vous en doutez…

Nous savons tous que, sur le plan physique, nous héritons des gènes de nos parents qui ont hérité de ceux de leurs propres parents. Cependant, on néglige trop souvent l'héritage psychique, conscient et inconscient, qui se transmet également à travers les membres d'une même famille. Ainsi, un enfant se verra imprégné des traumatismes, deuils non-faits et autres secrets familiaux que détiennent ses parents. Le traumatisme vécu par un parent laisse en effet une empreinte qui restera en mémoire pour les générations suivantes. On parle alors de transmission transgénérationnelle : un héritage traumatique invisible qui nous a été transmis par un membre de la famille.

 

Par famille , on entend ici un groupe de personnes qui sont liées soit par des liens : de sang, conjugaux ou adoptifs. Chaque personne dans la famille est un être unique avec des traits de personnalité différents. Cependant, certaines spécificités de la personne seront liées à l'héritage familial de cette dernière. En psychologie, il existe une branche spécifique que l'on nomme approche transgénérationnelle. Cette approche a pour but d'aider à se libérer des traumas générationnels qui viennent perturber l'individu dans l'instant présent. Il est vrai que chaque individu est unique. Cependant, chacun d'entre nous fait partie d'un groupe familial, et chaque famille a une histoire.

Ne vous êtes-vous jamais posé des questions sur votre famille ou sur votre héritage    familial ? Avez-vous parfois remarqué que lorsque certains sujets étaient abordés, un des membres de votre famille essayait de dévier la conversation pour ne pas en parler ?

Tout le monde est un descendant de deux lignées. Des êtres qui ont vécu, aimé, souffert, ri et pleuré. A travers les guerres et autres bouleversements d'une grande histoire, notre histoire unique s'est construite au fil des siècles. Certains d'entre nous la connaissent assez bien, tandis que d'autres en ont une connaissance plus obscure, parfois inexistante...  

L’idée de cet écrit est de pouvoir vous présenter la psychogénéalogie (l’héritage des traumas familiaux) ainsi qu’un petit crochet sur l’Ethnothérapie et l’Ethnopsychatrie. 

Mais avant toute chose, je vais vous parler du travail des généalogistes. Le généalogiste consiste à construire un arbre en recherchant des sources, des registres de citoyenneté, des actes notariés, des registres militaires et même des articles de presse pour fournir une liste d'ascendance pour les personnes vivantes. Ce travail permet d'obtenir des données précieuses et nous donne un aperçu du lieu où vivaient nos ancêtres, de leur environnement, des membres de leur famille, de leurs occupations... En définitive, ces connaissances issues de la généalogie les rapprochent de nous, et nous aident à mesurer leurs difficultés. , esquissant ainsi les contours de vies souvent difficiles, souvent en proie à des conflits violents et à des morts précoces.

 

Quand les arbres généalogique contredisent l'histoire familiale

Il y a des données qui nous interpellent souvent : de la mort d'enfants dont nous ignorions l'existence. Paternité incertaine, comme lorsque l'enfant est né quelques années après la mort de son père (biologique) et que l'acte de naissance mentionne « le père était en voyage d'affaires ». Même une arrière-grand-mère inconnue de la famille dont les actes de naissance et de décès attestent d'une longévité considérable, et que l'on peut retrouver en consultant les dossiers médicaux des grands établissements psychiatriques... un ensemble de faits, via des actions qui nous révèlent, nous interrogent, et remanier les vérités officielles qui nous ont été transmises.

 

Psychanalyse et mémoire familiale

Par conséquent, l'étude des arbres généalogiques peut apporter des surprises et parfois révéler certains secrets. Parallèlement, les psychanalystes, ayant observé et compris un certain nombre de mécanismes chez leurs patients, plongent dans le domaine de la généalogie. J’aimerais rapidement présenter leur travail, donnant ainsi la clé de la compréhension. L'idée derrière la psychogénéalogie est, dans le cadre de la thérapie analytique, l'étude de nos expériences personnelles, de nos « valises », et de ce que nous héritons de nos ancêtres indépendamment de ce que nous portons. Ces valises sont constituées d'événements si douloureux et indicibles, inacceptables du vivant de nos ancêtres, qu'ils continuent de hanter les cœurs et les esprits de la famille comme des fantômes.

 

On doit le concept d'inconscient à Freud et le concept d'inconscient collectif à Jung. D'autres psychanalystes se sont appuyés sur leurs travaux pour éclairer le champ de la mémoire intergénérationnelle. Dans les années 60 et 70, Jacob Levy Moreno, Françoise Dolto, Nicolas Abraham et Maria Torok, ou encore Yvan Boszormenyi-Nagy s'emploieront à communiquer des conflits non résolus, des secrets, des non-dits, des redites, des morts prématurées ou des choix de carrière. Chacun théorise son expérience à sa manière, Cela leur permet de mieux déterminer la cause des symptômes et les aide à prendre soin des patients. Mais c'est la psychologue Anne-Ancelin Schützenberger qui a fait connaître la discipline à un large public dans son livre “Aïe mes aïeux !” de 1993. 

Anne-Ancelin Schützenberger livre dans cet ouvrage, à travers son analyse clinique et sa pratique professionnelle de près d'une vingtaine d'années, une «thérapie transgénérationnelle psychogénéalogique contextuelle».

En langage courant, ceci signifie que nous sommes un maillon dans la chaîne des générations et que nous avons parfois, curieusement, à «payer les dettes» du passé de nos aïeux. C'est une sorte de «loyauté invisible» qui nous pousse à répéter, que nous le voulions ou non, que nous le sachions ou pas, des situations agréables ou des événements douloureux. Nous sommes moins libres que nous le croyons, mais nous avons la possibilité de reconquérir notre liberté et de sortir du destin répétitif de notre histoire, en comprenant les liens complexes qui se sont tissés dans notre famille.

Ce livre qui m’a passionné et truffé d'exemples s'inscrit parmi les toutes récentes recherches en psychothérapie intégrative. Il met particulièrement en évidence les liens transgénérationnels, le syndrome d'anniversaire, le non-dit-secret et sa transformation en un «impensé dévastateur».


Arbre généalogique inattendu ou histoire de fantôme familial

Deux psychanalystes, Nicolas Abraham et Maria Torok, ont écrit des articles entre 1959 et 1975 qui ont été publiés en 1978 sous le titre The Bark and the Core Core. Ils constituent la base de l'existence de cryptes dans la psyché familiale, dans lesquelles sont enfouis des événements indescriptibles et les émotions douloureuses qui en résultent. Les cryptes sont le résultat de la répression ou du déni. De cette “tombe” naissent un ou plusieurs fantômes aux descendants, fantômes qui accompagnent lesdits descendants. Ils apparaissent à des moments précis et provoquent des symptômes psychologiques et/ou physiques. Ce secret, indicible pour son porteur, devient indicible pour ses enfants et héritières-tiers : nous ignorons son contenu, mais ressentons sa présence et supportons son poids de manière inconsciente. 

Au milieu des années 80, le concept de cryptes et de fantômes se répand, théorisant ainsi ce que de nombreux praticiens perçoivent lorsqu'ils entrent en contact avec leurs patients. Plusieurs travaux nous aident à comprendre ce mécanisme. Le psychanalyste français Didier Dumas a écrit “L'Ange et le Fantôme” en 1985, dans lequel il décrit et analyse des cas de patients autistes, phobiques, etc., dans lesquels les fantômes jouent un rôle dans l'inconscient. Plus récemment, dans son livre “Les Fantômes Familiaux, Bruno Clavier, en introduisant quelques questions de patients qui nous aident à cartographier les types de différents fantômes qui hantent les souvenirs familiaux. Une typologie apparaît également dans les travaux d'Anne-Ancelin Schützenberger ou de Serge Tisseron : les fantômes, soit les secrets -c'est-à-dire tout ce qui est enfoui-, car il est trop difficile de penser, d'assumer, de dire, d'accepter, « et de dire du mal des anciens» pour lesgénérations futures.

« Le spectre semble poursuivre son œuvre dans le silence et le secret. Il se manifeste comme des mots cachés, des non-dits, des silences, des lacunes dans la réalité, des lacunes laissées en soi par les secrets des autres ». Anne Anchelin Schuzenberg.

Qu'est-ce qu'un secret de famille ?

En général, il n'y a pas de familles secrètes. Mais tous les secrets qui ne sont pas remis en cause, les événements douloureux ou traumatisants, s'ils sont judicieusement intégrés par ceux qui les ont vécus et prononcés, ne sont pas transmis aux générations futures. Par ailleurs, « dans les secrets de famille, ce n'est pas l'inauguration qui compte, mais la façon dont elle est vécue » (Serge Tisseron, Les secrets de famille, PUF, 2017).

Dès lors, la spécificité des secrets de famille est associée à trois notions : l'indicible et l'indicible des deux premières générations, puis l'impensable de la troisième génération. Ainsi, à l'indicible ressenti par cette génération de secrets s'ajoute l'indicible de la génération suivante : le secret suinte mais « ne peut faire l'objet d'aucune expression verbale », il est simplement ressenti. "Dans les deux cas, le résultat est que l'enfant grandit en se sentant exclu de quelque chose d'important et de pénible." À son tour, l'enfant peut développer un trouble d'apprentissage, un léger trouble de la personnalité. Dans la troisième génération, les effets du secret sont omniprésents et inimaginables. La psychogénétique suppose que l'enfant développera les mêmes troubles que la deuxième génération, mais aussi avec des conditions plus graves (maladies physiques, dépression, phobies, addictions, etc.).

"Il faut trois générations pour qu'un enfant, qu'il soit garçon ou fille, soit progressivement diagnostiqué comme malade mental" Françoise Dolto.

Je vais tenter de vous expliquer ci-dessous de grandes catégories de secrets potentiellement toxiques. Cette liste ne prétend pas être exhaustive, elle se contente de répertorier des thèmes récurrents liés aux secrets de famille. 

  • Mystères de la mort : mort de jeunes, suicide, mort violente. Pour la mort prématurée d'enfants, les fausses couches et les avortements, l'infanticide ou le meurtre de nouveau-nés. 
  • Mystères sexuels : adultère, maternité célibataire, homosexualité. 
  • Mystères liés à la filiation : enfants abandonnés par des pères non "officiels" ou par les deux parents. 
  • Mystères liés aux violences sexuelles : viol, inceste. Ceux-ci créent aussi parfois des secrets de naissance si des enfants naissent de ces abus.
  • Mystères liés à la santé : maladie mentale, maladies honteuses comme la syphilis, l'alcoolisme et la toxicomanie. 
  • Mystères de l'argent : Bien mal acquis : voler, voler, saisir l'héritage. La faillite, la dépendance au jeu mène à la faillite. Secrets sur les actes : trahison, meurtre, s'en tirer, aller en prison. 
  • Mystères liés aux conflits : le traumatisme de la guerre et du génocide, la culpabilité du survivant, la culpabilité de la mauvaise partie.

Ces faits doivent toujours être replacés dans un contexte précis : les normes morales d'une époque, les ressources psychologiques et financières de chacun. Par exemple, la maladie mentale ou certaines maladies autrefois stigmatisées sont maintenant acceptées dans une société qui encourage la bienveillance. Les infanticides, qui reviennent dans les affaires judiciaires, ont été commis par des femmes, souvent sans moyens financiers, plongées dans la solitude et la honte. 

Elles ne trouvèrent d'autre solution que de faire disparaître le nouveau-né (article de Guy de Maupassant, Gil Blas, 2 mars 1886, sur le cas de Rosalie Prudent). L'idée n'est donc pas de juger et de condamner nos ancêtres, mais de comprendre simultanément leurs expériences et comment leurs expériences nous affectent.

Chaque individu possède un jardin secret : des informations dont il a connaissance, mais qu'il ne dira pas, car il n'y a aucun intérêt à les dévoiler. Cependant, il existe aussi des secrets qui proviennent d'un événement traumatique, que l'on essaye d'oublier, et que l'on pousse au plus profond de notre inconscient. Ce secret, sur le long terme, peut avoir des effets négatifs sur soi et sur les générations suivantes, tant qu'il n'est pas révélé, compris et accepté.

Le secret a, généralement, une fonction protectrice. Ce non-dit s'est développé afin que la psyché de l'individu ne soit pas fortement touchée. Faire face à ce secret serait trop dur, trop difficile à gérer. Pour préserver sa santé mentale, l'individu préfère donc se taire et repousser ce secret dans les tréfonds de sa mémoire. Garder un secret peut donner un sentiment de force et de sécurité. Force, car seul l'individu a le pouvoir de dire ou non ce qu'il s'est passé ; et sécurité, car tant que le secret n'est pas révélé, seul l'intéressé sera au courant.

Lorsqu'un secret est négatif, il est généralement relié à un sentiment de honte. Honte venue d'un événement dont l'individu n'est pas fier et qu'il/elle préférerait oublier. Cela peut aussi être lié à une difficulté à accepter une partie de sa personnalité. Ce type de secret aura tendance à cliver la personnalité de l'individu et à le faire souffrir. L'individu aura alors l'impression d'être divisé en deux : un côté lumineux et acceptable pour la société et un autre côté dont il/elle a honte et qu'il ne faut pas évoquer. Il aura donc une partie qu'il rejette totalement et auquel il ne veut pas faire face.

Lorsqu'un secret est dû à un trauma particulier, c'est la violente émotion qui ressort du trauma qui empêche la personne de pouvoir s'exprimer. L'individu se retrouve à ne pouvoir faire sortir ce mal-être et le garde en lui, en dépit des effets délétères que cela peut avoir. Dans ce cas-ci, taire le secret n'est pas une nécessité ou un besoin, mais une contrainte. Cette contrainte tend à créer des troubles chez l'individu concerné. En effet, tout ce qui est tu et ne peut être exprimé par la parole, ressort par des actions ou des rêves impossibles à contrôler. Ainsi, des comportements étranges peuvent apparaître lorsqu'une certaine action est faite, lorsqu'un certain objet est vu ou lorsqu'un mot particulier a été dit. Ces événements seront un déclencheur qui ravivera le trauma précédemment vécu sans que la personne ne puisse mettre en mot la raison pour laquelle elle agit comme cela.

 

Ce secret , bien que caché, peut être transmis aux générations futures. L'étrangeté d'un parent sera alors transmise à l'enfant et aux générations suivantes. Tout cela jusqu'au moment où l'un d'entre eux décidera de faire monter à la lumière le secret, libérant ainsi la famille d'un cercle vicieux. Dans ce cas-là, l'enfant d'un porteur de secret aura tendance à ne poser aucune question, comme s'ils savaient que certaines choses ne seraient jamais avouées.

Un objet peut également être porteur du secret familial. Lorsque c'est le cas, la présence de l'objet engendrera un comportement étrange de la part de l'individu qui porte le secret. Comportement que sa descendance va remarquer sans réellement le voir. La destruction de cet objet peut avoir des conséquences catastrophiques sur la descendance avec notamment l'apparition de troubles graves ou des conduites étranges avec des attitudes émotionnelles disproportionnées.

Comment se forment-ils ?

Les origines du secret sont variées et uniques à chaque individu. Cependant, comme le dit Boris Cyrulnik dans son ouvrage Un merveilleux malheur , « Tout secret donne quelque chose à voir ».

Dans la vie de tous les jours, certains événements peuvent avoir un impact négatif important chez l'individu. Cela peut être un événement qui s'est passé et dont il a honte ou bien un événement traumatisant dont il ne veut plus entendre parler. Lorsque cela arrive, la personne va alors, inconsciemment, prendre cette information et la cacher, inconsciemment, au plus profond de son psychisme ; tout cela dans le but de ne plus avoir à y faire face.

L'individu cherche alors à se protéger des effets négatifs que peut avoir ce secret. Ce dernier restera là, mais ne disparaîtra pas. Il sera même transmis à la génération suivante, une sorte d'héritage fantôme dont personne n'a réellement conscience. Dans cette seconde génération, ce secret agit comme un fantôme : on peut le sentir mais on ne le voit pas ; il est présent, sans physiquement être là. Il est donc une formation de l'inconscient, créé par un non-dit, résultant d'un événement traumatique. Cette formation se transmettra donc de l'inconscient du parent (1ère génération), à l'inconscient de l'enfant (2ème génération).

 

Lorsque l'on parle de fantômes familiaux, plusieurs générations sont donc impliquées. Au départ, nous avons la 1ère génération, celle qui a réellement vécu le trauma. Cette terrible expérience vient bouleverser leur psyché. Pour s'en défendre, cette génération a alors décidé, volontairement ou non, de garder ce traumatisme secret. Ensuite, vient la 2nde génération. Ici, le trauma n'a pas été vécu directement, il est juste symbolisé. Cette génération se retrouve alors confrontée à une représentation qui provoque en eux des émotions intenses et difficiles à comprendre. A cause de cela, des enfants de personnes ayant vécu un trauma, auront tendance à être déprimés. De l'autre côté, l'individu traumatisé sera hypersensible à certaines situations qui lui rappelleront l'événement traumatique.

Quels sont les effets du secret ?

Pour Ancelin-Schutzenberger, psychologue spécialisée dans la thématique familiale, c'est dans la manière dont nous gérons le traumatisme, plus que le traumatisme lui-même, d'où vient le problème. Le fait d'avoir pour réflexe de dénier le traumatisme, de le cacher au plus profond de soi, et ce qui va, par la suite, engendrer des effets négatifs sur le psychisme.

Les effets du secret dépendent de la génération touchée. Chez la 1ère génération, on retrouve principalement un clivage de la personnalité ainsi qu'un déni de mémoire. Les individus de la 1ère génération auront donc tendance à dénier ce qui leur est arrivé en cachant l'événement.

 L'omission de ce qui s'est passée va alors créer une séparation dans la personnalité même de l'individu. La personne touchée aura alors un côté sombre d'elle-même qu'elle cache et dont elle a honte, et un autre côté plus lumineux qu'elle laisse voir aux autres. Ce clivage est dur à supporter. En effet, cela peut amener une grande angoisse, de peur que la vérité soit découverte. Ces personnes vivent généralement avec un poids sur les épaules qu'elles ont du mal à enlever.

Les descendants, eux, resteront avec la représentation du trauma : un fantôme familial dont ils ne connaissent pas les tenant et aboutissant, mais qui pèsent sur eux. Comme expliqué précédemment, ce fantôme familial, dont l'individu concerné n'a pas conscience, aura tendance à vouloir s'exprimer, à sortir de la part inconsciente où il se trouve. Il se traduira alors par des comportements inhabituels, des angoisses incompréhensibles ou des cauchemars qui peuvent survenir lors de dates répétitives, à la vue d'un certain objet ou lorsqu'un événement particulier est discuté. L'apparition de troubles psychosomatiques est également un des effets du secret. Ces troubles sont des douleurs physiques qui ont une cause psychologique. Ainsi, des maux de tête peuvent ne pas être dus à un début de maladie mais à une cause psychique comme un non-dit familial.

 

Les ricochets du secret : honte et culpabilité

Les événements traumatisants peuvent provoquer des émotions fortes et douloureuses, surtout lorsqu'elles sont refoulées. Tristesse, colère, peur, culpabilité, honte, tout un tas d'émotions puissantes... mais des émotions surtout liées aux secrets de famille, pour ceux qui les ont engendrés, et leur progéniture aussi : la honte et la culpabilité. Dans ce que Serge Tisseron appelle « le rebond du secret », il accorde une place particulière à la stigmatisation. La honte est unique en ce sens qu'elle "brise toutes (les) émotions, c'est un tueur d'émotions". Le sociologue Vincent de Gaulejac disait : "La honte conduit au silence, au repli sur soi jusqu'à l'auto-inhibition. […] Quand on est possédé par la honte, on se sent inutile, incompris, rabaissé et seul".

Dans les secrets de famille, la honte et la culpabilité sont parfois héritées des générations précédentes, mais elles sont aussi souvent générées par l'enfant lui-même, qui développe ces émotions face au silence de ses parents pour l'attitude dont il se sent responsable. rester longtemps avec eux incapable de comprendre leur origine…

Concepts et outils en psychogénéalogie

 

« La parole de l'Éternel me fut adressée, et dit : Pourquoi y a-t-il un tel dicton dans le pays d'Israël : Le père a mangé des raisins verts, et les dents des enfants sont agacées ? » Ézéchiel 18

 

Un mécanisme central dans les transmissions : les loyautés familiales

 

Plusieurs mécanismes sont en jeu dans la transmission familiale. Les travaux d'Yvan Boszormenyi-Nagy ont apporté une aide précieuse à leur compréhension. Son intérêt pour la thérapie familiale systémique nous permet d'identifier l'importance des concepts de justice et d'équité dans la famille : un système complexe de loyauté. Par conséquent, la loyauté familiale doit être considérée à deux niveaux : au niveau personnel, psychologique, et au niveau global du clan, système familial. Les familles ont construit ce qu'Anne Ancelin Schützenberger appelait des registres, qui enregistrent les mérites et les dettes de la famille. Si les balances ne sont pas équilibrées, un certain nombre de faits en résultent : injustice, vengeance, ostracisme, vengeance, parfois accidents, récidives, maladies. Le règlement de la dette prend généralement plusieurs générations. Ces allégeances se retrouvent à différents niveaux : social, économique, professionnel... Par exemple, le choix d'une profession peut résulter du comportement d'un ancêtre, comme ce grand-père qui n'a pu sauver un voisin faute de soins médicaux. compétences. On verra la prospérité de générations de médecins dans sa descendance : ici la lignée répare les fautes ou plutôt le manque de savoir-faire des ancêtres.

Vincent de Gaulejac aborde également cette question dans son livre “La névrose de classe”. Il montre à quel point il est difficile pour un enfant de s'élever au-dessus du niveau d'instruction de ses parents. Difficultés pouvant amener un enfant à sauter un examen ou un diplôme.

Cependant, il reste difficile de comprendre les livrets de famille car "rien n'est clair et chaque famille a sa propre manière de définir la loyauté et la justice familiales".

 

Le syndrome anniversaire

Le syndrome anniversaire a été révélé dans les travaux de la psychiatre américaine Joséphine Hilgard. À travers des études statistiques de cas de psychopathes, elle conclut qu'une répétition importante et involontaire se produit autour de l'anniversaire de l'événement en question. Dans ce cas précis, l'âge auquel la psychopathologie de son patient a été déclenchée rappelle l'âge auquel son proche est décédé ou a été détenu. Ou un trouble mental qui survient lorsque l'enfant d'un patient atteint l'âge auquel il a subi le traumatisme.

Cette répétition des dates anniversaires associées aux traumatismes vécus dans l'arbre généalogique est fréquemment observée dans les familles. De plus, les systèmes de répétition dans les familles, les corrélations de dates ou d'autres répétitions (voir la loyauté familiale ci-dessus) mettront au défi les psychologues travaillant à travers les générations.

 

Le cas de l’enfant “remplacement”

Thème récurrent en psychogénéalogie, la position de l'enfant de substitution est douloureuse : pour l'enfant qui l'a vécue, pour sa descendance aussi. L'excellent article de Kristina Schellinski dans Le Manuel de psychanalyse (n°141, 2015) permet de mesurer la profondeur du traumatisme chez les enfants nés dans cette dynamique, c'est-à-dire après la mort d’un enfant, le processus de redonner de la joie à un enfant, son deuil est souvent incomplet. Résultats douloureux : questions sur l'identité, la culpabilité du survivant, le deuil. S'il n'est plus d'usage de donner le même nom à un enfant né après le décès de l'enfant précédent, malheureusement le traumatisme associé demeure. Cependant, la souffrance des enfants de substitution peut être transmise d'une génération à l'autre, entraînant une variété de symptômes : « changements dans l'expression de soi, culpabilité du survivant [...] », schémas relationnels spécifiques, « surprotection, négligence, voire même dangereux [...] ou l'ultime mécanisme de défense — le déni, la dissociation [...] ».

 

Un outil au service de l’analyste : le génosociogramme

Exemple de génosociogramme simplifié (source Aïe mes aïeux !)

La base du travail de l'analyste, la carte sociale des gènes ou carte des gènes, est présentée sous une forme similaire à un arbre généalogique. Mais il est fait de mémoire et d'action, fait par les éléments vitaux de la vie. L'intérêt est aussi de mesurer la manière dont les patients démontrent ce travail, l'impact derrière les faits. L'analyste va chercher un certain nombre d'informations, y compris d'éventuelles répétitions, mais aussi des lacunes ou des erreurs de mémoire, qui ont du sens. Le génosociogramme sera lié au contexte historique de chaque génération afin de mesurer précisément l'impact de tout conflit.

Bien sûr, si le travail de psychogénéalogie commence le plus souvent par la construction de cette carte gène-sociale, il s'accompagne d'un ensemble d'autres outils, comme le psychodrame initié par Jacob Lévy Moreno (utilisant des traitements dramatisés qui permettent aux familles de mettre en scène des problèmes (les psychanalystes utilisent souvent le psychodrame).


Prendre soin d'un enfant c'est prendre soin de sa famille

Le mécanisme du secret familial fait que les vivants portent des valises à travers les générations. Parmi les porteurs de ces secrets, les cas avec les enfants sont souvent traités par des professionnels. Certaines productions fascinantes en témoignent. Ils démontrent constamment la pertinence de l'approche psychogénéalogique dans la prise en charge : l'intégration d'un enfant dans sa lignée libère souvent de la mémoire et du traumatisme. Le corps et le comportement de l'enfant laissent présager le chaos à la maison. Il devient en quelque sorte clé, ses symptômes deviennent indicateurs dans l'enquête familiale, amenant l'analyste à des expériences antérieures, celles de ses parents, ou plus haut dans l'arbre généalogique. Certains enfants guérissent d'eux-mêmes après la libération de la parole, tandis que d'autres prennent plus de temps. La richesse du travail avec les enfants tient aussi à l'implication des parents : comprenant que leurs silences peuvent être source de mal-être, ils ont plus de chances de réussir à évoquer leurs propres traumatismes ou des traumatismes qu'ils ont connus dans le sang.  

 "[…] A partir du moment où un parent reconnaît avec amour que la douleur parfois insupportable d'un enfant est due à un non-dit qui l'empêche de comprendre sa propre histoire, la maladie de l'enfant se révèle. Heureusement, grâce au travail lorsqu'ils partent en quête, les parents découvrent une partie du passé de leur famille, les laissant dans un état psychologique difficile même s'ils ont appris à s'en accommoder. Pour chaque membre de la famille impliqué, c'est presque une seconde naissance [...]. » Willie Barral.


La Psychogénéalogie dans les quartiers populaires:

J’évolue depuis plus de 6 ans en tant qu'éducateur spécialisé en prévention sur la ville d’Argenteuil et plus particulièrement sur le quartier du Val nord. Et pour moi, dans les quartiers populaires, la psychogénéalogie peut être particulièrement pertinente car les communautés ont souvent une forte cohésion familiale et intergénérationnelle, mais peuvent également être confrontées à des défis tels que la pauvreté, le chômage, la violence et le stress. Ces facteurs peuvent contribuer à la transmission de traumatismes et de schémas de comportement négatifs à travers les générations.

En explorant les liens familiaux et les événements historiques qui ont été transmis à la famille, la psychogénéalogie peut, selon moi, aider les individus à comprendre leur propre histoire et à identifier les comportements et les croyances qui ont été transmis de génération en génération. Cela peut aider les gens à rompre avec les schémas et à prendre des décisions plus éclairées sur leur vie.

Cependant, je pense qu’il est important de noter que la psychogénéalogie ne doit pas être considérée comme une solution unique pour tous les problèmes dans les quartiers populaires. Elle peut être utilisée en complément d'autres approches thérapeutiques, telles que la thérapie cognitive comportementale, l'ethnopsychiatrie ou la thérapie de groupe. En outre, il est important de tenir compte des facteurs environnementaux et sociaux qui peuvent affecter la santé mentale et physique des individus dans ces communautés.

L'Ethnothérapie:

Tobie Nathan est un écrivain, anthropologue et psychologue français d'origine égyptienne, qui est particulièrement connu pour son travail sur l'ethnothérapie. L'ethnothérapie est une forme de psychothérapie qui prend en compte la culture, la religion et les traditions d'une personne, et qui utilise ces éléments comme outils pour aider à traiter des problèmes psychologiques.

L'importance de l'ethnothérapie réside dans le fait qu'elle reconnaît l'importance de la culture dans la vie d'une personne et dans la façon dont elle perçoit et traite les problèmes psychologiques. Les thérapeutes ethnothérapeutes travaillent à comprendre les croyances, les valeurs et les pratiques culturelles de leurs clients, et à les intégrer dans le processus thérapeutique. Cela peut aider à renforcer la confiance et la relation entre le thérapeute et le client, et peut également aider à créer des solutions plus efficaces et plus adaptées aux besoins individuels du client.

L'ethnothérapie peut être particulièrement utile pour les personnes issues de cultures différentes, qui peuvent trouver difficile de trouver un traitement adapté à leur culture et à leurs croyances. L'ethnothérapie peut également aider à préserver et à valoriser les traditions culturelles, en intégrant des pratiques culturelles dans le processus de guérison.

Dans les quartiers populaires, je pense que cette approche peut être particulièrement pertinente car elle prend en compte les différences culturelles qui peuvent influencer la manière dont les personnes vivent et interprètent leurs symptômes. En effet, les quartiers populaires sont souvent caractérisés par une grande diversité culturelle et des différences socio-économiques importantes, qui peuvent affecter la santé mentale des individus qui y vivent. Les approches traditionnelles de la psychiatrie peuvent ne pas être adaptées à ces contextes spécifiques, car elles ne nécessitent pas suffisamment en compte les facteurs culturels et sociaux qui influencent la santé mentale. L'ethnopsychiatrie peut donc offrir une approche plus personnalisée et holistique pour traiter les troubles mentaux dans les quartiers populaire.

 

En résumé, l'importance de l'ethnothérapie réside dans sa capacité à reconnaître l'importance de la culture et des traditions dans la vie d'une personne, et à les utiliser comme outils pour aider à traiter les problèmes psychologiques. L'ethnothérapie peut être particulièrement utile pour les personnes issues de cultures différentes, en leur offrant un traitement qui est adapté à leurs besoins culturels et individuels.

 

Avant de conclure,j ‘aimerais vous partager les travaux de Serge Tisseron et sa théorie sur le dessinateur de BD Hergé. En effet, après plusieurs années à étudier son œuvre, il en a résulté plusieurs hypothèses, plus ou moins contestées et contestable. 

 Cependant, deux biographies d'Hergé (“Avant Tintin”, d’Hervé Springaël, et “Hergé”, portrait biographique de Thierry Smolderen), publiées respectivement en 1987 et 1988, apportent des informations qui confirment l'hypothèse des auteurs. 

Alexis, père d'Hergé, et Marie Dewigne, père de son jumeau Léon, étaient Dudzeele un domestique de la famille Errembault). Le père n'est pas mentionné sur l'acte de naissance...

Dix ans plus tard, le nouveau mari de leur mère, Philippe Remy, les reconnaît dans un mariage fictif orchestré par la comtesse Dudzeele (voir Serge Tisseron). Une Comtesse qui s'est également impliquée financièrement dans l'éducation des jumeaux et leur a laissé de bons souvenirs...

Quant à la véritable identité du grand-père d'Hergé, plusieurs indices sont évoqués : Gaston Ellenbeau de Duzelle, fils de la comtesse pour qui Marie travaillait. Cette piste donne un sens aux actions de la Comtesse. Mais le roi Léopold II de Belgique est également mentionné dans les légendes familiales, et Serge Tisseron n'exclut pas non plus l'idée...

Quel que soit cet énigmatique grand-père, le mystère qui plane sur cette relation père-fils est à l'honneur tout au long de l'album Les Aventures de Tintin. Ainsi, Hergé « dissipe avec son œuvre ces figures historiques secrètes qu'il a pu imaginer enfant ; et présente les problèmes qui peuvent […] lui appartenir ». L'analyse des personnages en particulier révèle ce questionnement. Voici quelques extraits :

La Castafiore, Première Génération et Gardienne des Secrets, qui chantait systématiquement l'air des Bijoux, tiré du Faust de Gounod. Elle a joué Marguerite dans l'opéra, une jeune femme qui tombe amoureuse d'un homme de son statut social et tombe enceinte par son travail. Elle est toujours accompagnée de la fidèle Irma, anagramme de Marie, du nom de la grand-mère d'Hergé...

DuPont et DuPont, les jumeaux éternellement anachroniques, incarnent la deuxième génération de gens furtifs et insensibles. Le changement de comportement de DuPont et de DuPont pourrait être le signe d'un problème d'identité. Aussi, les différentes orthographes de leurs noms reflètent-elles le fait que Dupont-ds avait deux pères ?

Capitaine Haddock, la troisième génération du secret. Passion, rage, le capitaine est pris dans un tourbillon d'émotions intenses... le whisky est sa libération. Le capitaine était un lointain descendant de l'illustre Chevalier de Hadoque, qui, selon cette lignée, était propriétaire du Château de Moulinsart. Il part à la rencontre de son histoire familiale de l'album Unicorn's Secret. On le retrouvera plus fort et plus calme sur les albums suivants. Cette vulnérabilité, son alcoolisme, font de lui l'homme dont la garde des secrets est devenue impensable depuis une génération. Les secrets, comme les fantômes, travaillent dans l'ombre…         

Pour finir, j’aimerais vous conseiller plusieurs œuvres de la pop-culture qui traite de la Psychogénéalogie et des traumatismes transgénérationnels. 

 

La série télévisée This Is Us" : Cette série dramatique américaine suit l'histoire d'une famille à travers différentes époques, explorant les traumatismes transgénérationnels qui ont été transmis de génération en génération. Les personnages doivent faire face aux conséquences des choix de leurs ancêtres, notamment en ce qui concerne l'abandon, la toxicomanie et les troubles mentaux.

 

Le film "Moonlight" : Ce film oscarisé raconte l'histoire d'un jeune garçon noir qui grandit dans un environnement familial dysfonctionnel et qui doit surmonter les traumatismes transgénérationnels liés à l'homophobie, la pauvreté et la toxicomanie.

 

Le roman "Beloved" de Toni Morrison : Ce roman explore les traumatismes transgénérationnels vécus par les Afro-Américains qui ont été soumis à l'esclavage et à la discrimination raciale. Le personnage principal, Sethe, est hanté par les souvenirs de sa fille décédée, qui représente les traumatismes de l'esclavage et les cicatrices qui ont été transmises de génération en génération.

 

La série "Stranger Things" : Bien que cette série soit principalement axée sur les événements surnaturels, elle explore également les traumatismes transgénérationnels liés à la perte d'un enfant et aux traumatismes de la guerre. Les personnages doivent faire face aux traumatismes qui ont été transmis de génération en génération dans leur famille.


Conclusion:

Comment s'en défaire ?

La 1ère étape pour le thérapeute (si thérapie il y a) sera, en priorité, d'apporter son aide au patient ou à la patiente pour qu'il/elle trouve son/sa crypte afin de pouvoir nommer le fantôme qui y réside. Pouvoir mettre des mots sur un événement, qui était caché jusqu'alors, permettra de poser les premières pierres vers le chemin de la guérison. L'individu pourra ainsi faire la différence entre ce qui tient de son vécu, propre à lui-même, et ce qui tient du vécu d'un ancêtre ou proche parent. Cette différenciation est importante car elle permettra de mettre une distance entre le secret et la personne qui en souffre.

Pour trouver ce fantôme, il convient d'analyser son historique familial, mais également ses propres comportements. Un mal de tête qui n'arrive que lors d'une date spécifique, un sentiment d'angoisse qui nous étreint lorsqu'un événement datant de la guerre est évoqué (alors que vous n'étiez pas encore né), ou toute autre comportements somatiques qui vous paraît étrange, seront à analyser.

Cependant, le fait de parler de son secret ne va pas forcément libérer la personne de son poids. Cela peut même en ajouter en fonction de la personne à qui ce secret a été confié. Parfois, un secret peut être trop lourd à supporter pour la personne qui le reçoit. C'est pourquoi l'aide d'un spécialiste, d'un professionnel qui sera à l'écoute, peut être importante.

Pour que le secret révélé puisse avoir un effet positif, il faut du temps. Il faut du temps pour faire tomber ses défenses, il faut du temps pour comprendre réellement ce qu'il s'est passé et pourquoi on en souffre encore aujourd'hui.

Un travail de généalogie peut également apporter une grande aide pour la compréhension des traumatismes qui hantent l'individu. Consulter des archives et connaître ses origines sont une partie importante vers la guérison du trauma générationnel.

 

Toutes les familles ont leurs secrets. Même si tous les secrets ne font pas souffrir de la même manière, il y a des traces que la postérité ne connaîtra peut-être pas. Alors que l'influence des fantômes s'estompe généralement après quatre générations, certains événements laissent une empreinte durable sur le clan et continuent d'être affectés sept ou huit générations plus tard. Parmi les travaux cités dans cet écrit, un certain nombre portent sur les conditions vécues par les patients. Notre lecture et notre compréhension sont facilitées, et ces exemples nous permettent de mesurer la diversité des secrets et leurs conséquences. Chaque personne vient d'une famille, chaque famille est imprégnée d'une histoire. Dans cette histoire, certains faits seront révélés et d'autres non. Parfois, des secrets familiaux, ou non-dits, auront tendance à créer un malaise dans la famille. 

Cela pourra se traduire par des comportements étranges, une anxiété soudaine, ou des douleurs qui n'ont aucune explication sur le plan physique. Dans ces cas-là, il conviendra de retracer l'histoire familiale pour comprendre ce qui a été caché. Libérer la parole est important et pouvoir communiquer sur l'héritage de sa famille se révélera toujours utile et intéressant.

Aussi, voici les titres d'ouvrages liés au sujet, non mentionnés ci-dessus, qui sont tout aussi bénéfiques... bonne lecture !