Préambule:

Suite à l'enthousiasme et à la détermination qui m'avaient poussé à lancer ce projet de livres pour enfants, j'avais sollicité la participation du public à travers un sondage détaillé. L'objectif était clair : recueillir des avis, des suggestions et des perceptions pour enrichir et orienter au mieux ce projet. L'accueil chaleureux et l'engagement de chacun avaient été au-delà de mes espérances, avec plus de 200 réponses recueillies en quelques jours seulement. Ces contributions avaient été une source d'inspiration inestimable, me permettant de cerner les attentes réelles du public et d'identifier les lacunes actuelles dans la littérature pour enfants, notamment en termes de diversité et d'inclusion. C'est donc avec une profonde gratitude et une motivation renouvelée que j'avais abordé la synthèse de ce sondage. Cette analyse approfondie des données recueillies avait marqué une étape cruciale dans l'avancement de notre projet, en mettant en lumière les défis à relever et les opportunités à saisir pour rendre la littérature enfantine plus représentative de la société dans toute sa richesse et sa diversité. 

Introduction

Remerciements et Contexte du Sondage:

Tout d’abord, je tenais à remercier les personnes qui ont pris de leur temps pour répondre à ce sondage. J’ai pris beaucoup de temps pour l’élaborer, et de plaisir à lire les réponses qui m’ont parfois rassuré, déstabilisé ou étonné. Je voulais que celui-ci soit le plus qualitatif, mais surtout le plus objectif possible, pour m’aider à avancer dans ce projet d’écriture. Et quelle a été ma surprise de voir que vous avez été 210 personnes en quelques jours à y avoir répondu. Il est donc pour moi normal et surtout intéressant, d’apprécier ces réponses, d’en soulever des interrogations, des explications, des hypothèses, d’en tirer certaines conclusions, sous forme d’une synthèse de sondage, en essayant de rester le plus objectif possible, le plus neutre possible, et de n’apporter aucun jugement. Pour réaliser cette synthèse, je me suis appuyé sur les résultats du sondage, mais également sur des sources, que je citerai en bas de page du texte, qui m’ont aidé à consolider mes hypothèses, mon analyse, mes affirmations ou mes infirmations. Il est enfin important de préciser que cette synthèse ne résume seulement que les réponses des personnes sondées. Les chiffres donnés ne représentent pas forcément la réalité des faits. Tout n’est pas noir ou blanc, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse.

Manque de Diversité dans la Littérature pour Enfant

Observations Générales:

La littérature pour enfant présente un grave manque de diversité, selon une majorité des personnes interrogées. En effet, 60% des sondés estiment qu’il n’y a pas suffisamment de représentation de différentes cultures, origines ethniques, genres, capacités physiques et mentales, orientations sexuelles, et autres caractéristiques diverses dans les livres destinés aux enfants. Ce manque de diversité dans la littérature limite la possibilité pour les enfants à s’identifier à une personne, à une histoire, et d’élargir leur compréhension du monde. Et cela se confirme lorsque je demande si certains des sondés ont déjà réussi à s’identifier à un personnage de littérature, 70% répondent non. Ce constat souligne l’importance de la représentation et de l’inclusion dans la littérature pour enfants. Les enfants doivent avoir accès à des histoires qui reflètent la diversité de la société dans laquelle ils vivent, afin de favoriser leur compréhension, leur tolérance et leur empathie envers les autres. Une littérature inclusive peut également contribuer à l’estime de soi, à la confiance en soi et à la construction d’une identité positive chez les enfants issus de minorités, ou qui ne rentreraient tout simplement pas dans la « normalité » que la société a instauré.

Évolution et Efforts pour Plus de Diversité:
Malgré une nette évolution positive, et une augmentation du nombre de référence de livre traitant de sujets « sensibles » que nous ne pouvons pas nier, on peut donc se demander pourquoi 6 personnes sur 10 trouvent qu’il n’y a pas assez de diversité dans la littérature pour enfant ? Peut-être déjà parce que chaque individu est unique, et que, malheureusement, il est compliqué de satisfaire tous les individus aussi facilement. Tout le monde ne lit pas, ou n’a malheureusement pas accès à la littérature, mais rappelons tout de même que nous sommes environ 8 milliards d’individus, dont environ 2,2 milliards d’enfants sur Terre. Cela fait donc autant de manière possible de façons de penser différentes, autant de personnalités et donc de diversité différente.

Il est donc nécessaire d’encourager et de promouvoir la création et la publication de livre pour enfants qui représentent une diversité de personnages, d’expériences et de perspectives. Mais les auteurs, les maisons d’édition ont, selon moi, cette crainte que des livres présentant de la diversité, ne soit pas assez vendeur. Un livre plus « traditionnel » a plus de chance d’attirer une cible plus large qu’un livre traitant d’un sujet bien précis. En règle générale, les parents se tournent vers des ouvrages qui reflètent leur manière de penser, leur façon de vivre, ou encore qui serait le miroir de leur passé de lecteur (par exemple un livre qui a marqué leur enfance, ou un héros qui les a fasciné).

Initiatives et Marques de Fabrique:
Toutefois, nous ne pouvons pas nier les efforts fournis pour qu’il y ait plus de diversité dans les livres. Des campagnes comme #WeNeedDiverseBooks (création le 29/07/2014) par exemple, ont encouragé certains auteurs et maisons d’édition à s’ouvrir un peu plus dans leurs publications, ou encore l’association Diveka qui œuvre en faveur de la diversification dans les ouvrages pour enfants, ou entre autres la maison d’édition Hourra Héros qui permet de personnaliser leurs livres pour plus d’appropriation personnelle. 

Certains auteurs en font même leur marque de fabrique comme Régine Joséphine, Yaël Hassan ou encore le Dr Catherine Dolto qui traite dans la grande majorité de ses livres, de diversité, en utilisant des protagonistes de couleurs, d’origine, d’aspects physiques et/ou mentaux, tous différents les uns que les autres, pour ne citer qu’eux. Je rajouterai un dernier point, qui je pense, est encore plus craint par les auteurs et maisons d’édition : les polémiques.

L’univers Disney est surement le meilleur exemple pour parler de ce sujet, du fait de sa notoriété. Disney est régulièrement (si ce n’est pas tout le temps) accusé de véhiculer des stéréotypes sexistes, raciales, physiques, morales… et ce depuis la création du 1er long métrage de l’histoire du cinéma : Blanche-Neige et les 7 nains (1937). 

On ne pourrait pas inventer une histoire similaire à notre époque ! Une jeune fille âgée de tout juste 14 ans qui se perd dans une caricature de la femme au temps des rois et des reines, fait le ménage pour 7 hommes de petite taille (car employer le mot « nain » peut amplifier la polémique autour de ce film), qui rend jalouse une belle mère pour qui le paraître semble une priorité. Et que dire du rôle du prince, qui n’apparaît qu’à 2 reprises dans le film d’animation et qui dépose un baiser sur une fille endormie qui a 17 ans de moins que lui (le prince charmant Florian a en effet 31 ans). Il est pour cela important de relativiser, et de considérer ce film dans son contexte historique. A cette époque, les normes sociales, culturelles et de narration ne sont pas celles d’aujourd’hui ! Et c’est là que je trouve que, malgré certains faux pas assez maladroits de la part de Disney, cela n’enlève rien au fait qu’ils cherchent en continue à satisfaire un large public, et totalement diffèrent de celui des années 30/40 et qu’ils se remettent en question.

 La plateforme de streaming Disney + en est le parfait exemple ! Désormais sur un grand large choix de productions, le message suivant y est précédé : "Ce programme comprend des représentations datées et/ou un traitement négatif des personnes ou des cultures. Ces stéréotypes étaient déplacés à l’époque et le sont encore aujourd’hui. Plutôt que de supprimer ce contenu, nous tenons à reconnaitre son influence néfaste afin de ne pas répéter les mêmes erreurs, d’engager le dialogue et de bâtir un avenir plus inclusif, tous ensembles. Disney s’engage à créer des histoires sur des thèmes inspirants et ambitieux qui reflètent la formidable diversité de la richesse culturelle et humaine à travers le monde. Pour en savoir plus sur l’impact des histoires dans la société, rendez-vous sur www.Disney.com/StoriesMatter."

Crainte des Polémiques et Approche Respectueuse:
Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Cette crainte de la réaction négative du public ou des critiques est permanente. Il est important que les auteurs se renseignent, travaillent en collaboration avec des personnes appartenant aux communautés visées qu’ils souhaitent représenter, afin de créer des récits plus respectueux, et surtout précis. Mais c’est un travail colossal, et je peux comprendre que certains préfèrent éviter cette approche.

Études sur la Diversité dans la Littérature Jeunesse:
Des études ont été menées en 2015 puis en 2018 par la Cooperative Children’s book center de l’Université du Wisconsin-Madison pour établir un schéma représentatif de la diversité dans la littérature jeunesse. Voici un résumé de cette étude, qui montre une nette amélioration entre 2015 et 2018 mais dont la finalité restera la même.

• Origine ou couleur des personnages représentés
  • 2015
    • Couleur blanche: 73,3%
    • Animaux/Autres: 12,5%
    • Africain/Afro-Américain: 7,6%
    • Asiatique: 3,3%
    • Latine: 2,4%
    • Amérindiens et autres 1ère Nations: 0,9%
  • 2018
    • Couleur blanche: 50%
    • Animaux/Autres: 27%
    • Africain/Afro-Américain: 10%
    • Asiatique: 7%
    • Latine: 5%
    • Amérindiens et autres 1ère Nations: 1%

Un résultat assez accablant tout de même ! Et quand bien même nous constatons une nette diminution de la représentation blanche des personnages entre 2015 et 2018, elle reste clairement majoritaire. Les auteurs ont simplement préféré se tourner vers une représentation plus « simple » et surtout plus facilement malléable, caricaturale, que sont les animaux, pour représenter des personnages. Mais je les comprends, et ceci confirme ce qui est dit plus haut : on évite au maximum les polémiques ! Les auteurs sont obligés de faire attention à ce qu’ils écrivent dans leurs livres. Ces mêmes livres qui, parce que destinés aux enfants en bas âge, contiendront des images décrivant l’histoire. Et quoi de mieux que de représenter la diversité que par le biais d’animaux ! Les enfants en grande majorité, aiment les animaux. Il est plus simple de caricaturer un hippopotame en grossissant les traits pour parler du poids, ou une souris et une girafe pour parler de la taille. Comment décrire sans trop en faire, sans ne pas en faire assez, un enfant en surpoids, en évitant de stigmatiser, caricaturer, voire de rire de la situation pour dédramatiser la chose ? Voilà pourquoi, les auteurs ne préfèrent pas entrer dans ce terrain légèrement « dangereux ».

Sujets Sensibles et Éducation

Difficulté d'Aborder Certains Sujets avec les Enfants:
Par ailleurs, certains sujets dits « sensibles » sont parfois difficiles à aborder avec un enfant (et parfois déjà avec un adulte). En effet, près de 7 personnes sur 10 ont déjà connu cette complication au moins une fois dans leur vie, selon le sondage. Absolument rien d’étonnant, quand on sait que même nous en tant qu’adultes, nous n’avons parfois pas les réponses à certaines questions. 3 sujets ressortent du sondage : en premier lieu et de très loin, la mort, puis la sexualité/l’intimité, et enfin les maladies graves. Des sujets importants, qui peuvent faire peur, mais auxquels chacun d’entre nous, au moins une fois dans sa vie y sera confrontés.

La Mort : Un Sujet Délicat:
Pourquoi penser qu’il est important d’aborder la mort avec les enfants de manière sensible et adaptée pour les aider à comprendre et à faire face à un tel sujet inévitable de la vie ? Pourquoi penser qu’aborder la mort avec les enfants peut possiblement être traumatique ou perturbant, et qu’il est préférable de les protéger de ce sujet pour préserver leur innocence et leur bien-être émotionnel le plus longtemps possible ?

Existe-t-il un juste milieu qui permettrait de sensibiliser l’enfant sur ce sujet, tout en préservant son bien-être émotionnel ?

Selon le Dr Elisabeth Kübler-Ross, psychiatre et auteur spécialisée dans les soins palliatifs, « il est important d’aborder la mort avec les enfants de manière honnête et compréhensible. Cela permet de développer une perspective réaliste sur la vie tout en les aidant à surmonter leur peur et leur anxiété liées à la mort » La mort est selon le sondage, le sujet le plus délicat à aborder, tant les émotions ont tendance à prendre le pas sur les mots que nous pouvons utiliser. Expliquer à un enfant que telle personne ne reviendra pas, tout en gardant son sang-froid, relève parfois d’un défi qu’on appréhende d’affronter. Trouver un équilibre entre aborder la mort avec les enfants de manière sensible et les protéger des sujets trop lourds est crucial.

 Il est essentiel de répondre honnêtement à leurs questions, mais en utilisant des mots et des concepts adaptés à leur âge et à leur niveau de compréhension. Offrir un environnement sécurisé où les enfants peuvent exprimer leurs émotions et poser des questions ouvertement pour les aider à développer leur capacité à faire face aux défis de la vie, y compris à la mort. Selon moi, il est intéressant de se mettre certes à niveau de l’enfant, mais de ne pas « cacher » la vérité en utilisant certaines phrases ou métaphores qui peuvent créer un trauma chez l’enfant. Utiliser la phrase « il fait dodo » ou la métaphore « elle est montée au ciel » ou « il est parti pour un très long voyage », revient à sous-entendre qu’il y a un possible retour de la personne décédée. Pire encore, quand l’enfant aura compris que la personne défunte ne se « réveille pas de son sommeil » peut appréhender lui aussi de dormir par peur de ne jamais se réveiller à son tour. Bien évidemment aucun blâme n’est à faire ! On fait comme on peut, avec les bagages que l’on a en notre possession à ce moment-là. Je trouve nécessaire également d’expliquer à l’enfant, que tout cela génère des émotions : de la colère, de la tristesse, de l’angoisse. Cela lui permettra de comprendre un peu mieux pourquoi certains jours il nous verra pleurer, par exemple.

Perception Culturelle de la Mort:
Signalons quand même que la manière dont la mort est perçue, abordée avec les enfants, peut également varier d’une culture à une autre. Les différentes croyances, traditions et valeurs culturelles influencent la perception et la compréhension de la mort chez les enfants. Attention, je ne dis pas que telle ou telle façon de faire est la meilleure. Et justement, quand on parle de diversité, en voilà, et c’est au contraire ce que je trouve beau ! Chacun a le droit de penser que telle façon de faire est ce qui convient le mieux pour soi et pour son enfant ! 

Dans de nombreuses cultures occidentales, et notamment de la culture athée la mort est souvent abordée de manière réaliste et directe avec les enfants. On encourage généralement les parents à être honnêtes avec leurs enfants en leur expliquant de manière appropriée ce qu'est la mort et ce qui se passe après la mort. Les enfants sont souvent autorisés à assister aux funérailles ou à des cérémonies de deuil pour comprendre et vivre le processus de perte.

 Dans certaines cultures orientales et religieuses, la mort est souvent perçue comme un passage vers une autre vie ou un cycle de réincarnation. Les enseignements spirituels peuvent aider les enfants à comprendre la mort comme faisant partie d'un processus naturel et spirituel de la vie. Des rituels religieux spécifiques peuvent être pratiqués pour honorer les défunts et aider les enfants à accepter la perte. 

Dans certaines cultures asiatiques, la mort est souvent abordée avec retenue et respect. Les discussions sur la mort peuvent être évitées avec les enfants, car cela peut être considéré comme portant malheur. La mort est souvent traitée avec une attitude de sérénité et de calme, et les enfants peuvent être encouragés à montrer leur respect envers les défunts par des gestes rituels.

Dans certaines cultures africaines, la mort est souvent considérée comme une transition vers un autre monde spirituel où les ancêtres veillent sur les vivants. Les enfants peuvent être initiés très tôt aux rituels et aux pratiques funéraires pour comprendre et accepter la mort comme un élément naturel de la vie.

Conclusion sur la Mort:
Je conclurai sur ce sujet délicat que les attitudes envers la mort peuvent varier considérablement même au sein d'une même culture. Quelle que soit la culture, il est essentiel de fournir un soutien aimant et compréhensif aux enfants qui font face à la mort ou au deuil, en respectant leurs croyances et leurs émotions. Le tout est de savoir, comment trouver les bons mots.

Sexualité, Intimité et Confiance en Soi

Défis de l'Éducation Sexuelle:
De nombreuses raisons peuvent expliquer le blocage lors de discussions, questionnement autour de la sexualité :

• Incompréhension du développement de l’enfant.
• Peur de susciter la curiosité chez l’enfant.
• Tabous culturels, religieux.
• Manque de formation.
• Crainte de traumatisme.

Il est difficile d’établir un âge auquel nous pouvons parler de sexualité à nos enfants. Les enfants en bas âge ne sont pas encore suffisamment matures émotionnellement pour comprendre tous les aspects de la sexualité. On préfère donc éviter ce sujet. La crainte que les enfants ne soient exposés à certains contenus, ou discussions inappropriées, pourraient, pour beaucoup d’entre nous, les perturber. Enfin, la sexualité est souvent considérée comme un sujet intime, privé, que l’on réserve qu’à un nombre restreint de personnes. 

Je pense qu’il appartient à chacun de discuter de ce sujet selon ses valeurs, sa culture, et surtout selon les bagages en main de chacun (connaissance du sujet). Pour autant, je crois qu’il est au moins préférable que l’enfant ai une certaine connaissance de son corps, qui lui permettra peut-être de le sensibiliser de manière préventive sur ce qui est ou non approprié : Apprendre le nom exact de certaines parties du corps, et notamment les parties intimes. Encourager à poser des questions, même si cela fait peur, l’enfant saura qu’il a une écoute active d’un proche de confiance en cas de besoin. Respecter les limites personnelles, en lui expliquant qu’une situation qui le rend inconfortable, n’est pas normale, et que si cela arrive, qu’il doit en parler immédiatement. L’éducation du consentement est pour moi la clé ! Un enfant a le droit de dire non, même quand c’est un adulte qui le demande. Je parle bien sûr de situation précise. 

A titre personnel, je n’oblige jamais mon fils à faire un bisou sur la joue pour dire bonjour, même pour moi son père, tant qu’il dit bonjour à sa manière (de façon verbale, ou d’un signe de la main, par exemple). De la même manière qu’en tant qu’adulte, nous avons chacun notre manière de saluer, pourquoi obliger un enfant à embrasser en banalisant le fait que la personne puisse avoir le droit de le serrer dans ses bras, quand nous même cela peut nous déranger de le faire ? C’est un début d’éducation du consentement. 

Leur corps leur appartient, et personne ne devrait le toucher sans leur accord. Dans la mesure du possible, banaliser le corps humain, pour mieux le comprendre. Cela permettra de déstigmatiser les aspects naturels du corps, pour prévenir la honte ou l’anxiété corporelle. Il peut s’agir là de discussions sérieuses ou bien comiques pour dédramatiser la chose tout en la respectant.

Facteurs Influençant la Perception Corporelle:
De plus, il existe différents facteurs pouvant influencer la manière dont l’enfant perçoit son corps et s’accepte lui-même :

• Les normes sociales ou de beauté véhiculés par les médias et la société en générale, peuvent exercer une pression sur l’enfant pour qu’il se conforme à ces normes, complétement irréalistes et qui ne concerne qu’une extrême minorité.
• La comparaison avec les autres enfants, ou aux personnages de fiction, peut entrainer une certaine insécurité chez l’enfant, qui va chercher à comprendre pourquoi est-il différent sur tel ou tel point que cet autre enfant.
• Les commentaires et les moqueries liées à l’apparence physique peuvent avoir un impact profond, et parfois gravissime, sur la confiance en soi d’un enfant.

 L’éducation parentale joue un rôle crucial dans le développement de l’estime de soi chez un enfant. Favoriser un environnement positif pour son enfant, c’est valoriser la diversité du monde qui l’entoure, et l’acceptation de soi également. L’éducation scolaire peut jouer un rôle important, en mettant un peu plus l’accent sur le respect de l’autre ou sur l’inclusion à travers divers cours d’éducation, ou d’activités cherchant à connaître l’autre et de se connaître soi-même. La prévention de l'intimidation et de la victimisation : Les enfants qui ont confiance en eux et qui s'acceptent tels qu'ils sont moins susceptibles de devenir des cibles d'intimidation. En les aidant à développer une attitude positive envers eux-mêmes, nous renforçons leur résilience face aux comportements négatifs des autres.

Promotion d'une Image Corporelle Positive:
Selon moi, il est important de favoriser avant tout une image corporelle positive en soulignant la beauté corporelle de chacun, en encourageant les activités qui mettent l’accent sur les capacités, les talents ou qualités intérieures que chaque enfant a en lui. Encourager l’enfant qui fait des choix qui lui sont propre et qui lui permettent de s’épanouir, même si l’on espérait que l’enfant fasse un autre choix pour une quelconque raison qui nous est personnelle. Féliciter les efforts et inciter l’enfant à se fixer des objectifs. Je pense qu’il est important également de créer un cadre autour des médias et d’apprendre à l’enfant à utiliser correctement ceux-ci, qu’il ait lui aussi un esprit critique face aux messages médiatiques. Enfin, et pour moi, c’est finalement ce qu’il y a de primordial, il faut que l’enfant se sente écouté, rassuré. 

Il doit sentir qu’on lui offre un espace sûr pour exprimer toutes ces émotions, ses ressentis, ses envies, ses préoccupations. C’est le même principe que la figure d’attachement, ou le pourquoi votre enfant est plus difficile avec vous qu’avec les autres. Dès le plus jeune âge, votre enfant va assimiler qu’avec ses parents il peut se comporter comme ci, et qu’avec d’autres personnes, comme ça. On installe ainsi un lien de confiance : il s’est que vous l’écoutez, il sait qu’avec vous, même s’il se met en colère, vous allez tenter de comprendre la situation pour que sa colère se dissipe. 

Bien sûr tout ce que je viens d’expliquer, dépend du contexte de chaque situation, et n’est donc pas une vérité absolue. En conclusion, il faut avant tout écouter l’enfant, et le valoriser le plus possible, pour que sa confiance en soi grandisse. S’accepter, pour accepter les autres. Chaque individu est unique, et à titre d’exemple, il faut différentes variétés de fleurs pour faire un beau bouquet.

Les Maladies Graves

Réalité des Maladies Graves:
La maladie grave chez les enfants comme chez les adultes est une réalité difficile à affronter. Je possède dans mon entourage très proche, beaucoup de soignants pouvant en témoigner. On peut séparer en 3 catégories les maladies que ce soit chez l’enfant comme l’adulte, pour mieux comprendre ce sujet, extrêmement complexe, car relève de la science, et parfois de quelque chose qu’on ne peut pas contrôler :

• Les maladies chroniques : selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), environ 20 % des enfants en France souffrent d'une maladie chronique. Ces maladies peuvent varier en gravité, allant des maladies respiratoires, digestives et allergiques, aux maladies neurologiques, génétiques et cardiaques.
• Les maladies rares : il existe également un certain nombre d'enfants atteints de maladies rares en France. Selon Orphanet, le portail européen sur les maladies rares, plus de 6 000 d’entre elles ont été identifiées. Bien que chaque maladie rare puisse affecter un nombre limité de personnes, leur prévalence cumulée peut être significative.
• Les maladies oncologiques : Le cancer est une maladie grave qui peut également toucher les enfants même s’il représente moins de 5% des cas dans le monde. Le registre national français des cancers de l'enfant (RNTSE) recueille des données sur les cas de cancer pédiatrique en France, mais les chiffres précis ne sont pas toujours immédiatement disponibles. En France, environ 1 800 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués chaque année chez les enfants de moins de 15 ans (300 000 dans le monde).

Défis de la Communication sur les Maladies Graves:
Comme le sujet de la mort, celui de la maladie grave peut vite devenir compliqué à aborder avec un enfant pour diverses raisons. 

Les adultes peuvent craindre que parler de la maladie avec un enfant puisse perturber leur innocence ou leur stabilité émotionnelle. Ils veulent souvent les protéger de la tristesse et de l'anxiété liée à la maladie. Expliquer les détails complexes d'une maladie peut être difficile, en particulier si elle implique des termes médicaux ou des concepts difficiles à comprendre pour un enfant. Trouver les bons mots pour expliquer la situation de manière claire et adaptée à leur âge peut être un défi. Les adultes peuvent craindre que parler de la maladie suscite des émotions négatives chez l'enfant, comme la peur, l'anxiété ou la tristesse. Ils peuvent avoir du mal à gérer ces émotions ou à trouver des moyens appropriés de les soutenir. Les adultes peuvent se demander s'ils doivent être totalement honnêtes avec l'enfant au sujet de la gravité de la maladie ou s'ils doivent adoucir la réalité pour le préserver. Trouver un équilibre entre l'honnêteté et la protection peut être délicat. Les adultes peuvent eux-mêmes être submergés par leurs propres émotions liées à la maladie, ce qui peut rendre difficile la communication avec l'enfant de manière calme et rassurante. Ils peuvent craindre de montrer leur vulnérabilité ou d'être submergés par leurs propres sentiments lors de la discussion.

Importance du Soutien et de la Communication:
Il est donc important de surmonter ces difficultés et de parler de la maladie avec les enfants, car ils ont besoin de comprendre ce qu’il se passe, d'exprimer leurs émotions et de se sentir soutenus. En utilisant des mots simples, en étant honnête, en écoutant leurs préoccupations et en leur offrant un soutien émotionnel, nous pouvons les aider à faire face à la maladie d'une manière adaptée à leur âge et à leur niveau de compréhension.

Le Harcèlement Scolaire

Contexte et Importance du Sujet:
Tout cela m’amène à vous parler d’un sujet qui est d’actualité depuis malheureusement plusieurs années : le harcèlement scolaire. Sans doute l’une des plus grosses craintes qu’un parent puisse avoir pour son enfant lors de sa scolarité. J’ai voulu aborder ce sujet dans mon sondage car selon moi, le manque d’éducation sur les sujets précédemment cités, peut contribuer à certaines formes de harcèlement scolaire. Attention, ceci n’est aucunement une vérité absolue, et ne découle que de mon humble avis en tant qu’homme, parent d’enfant, et ancien enfant victime de harcèlement scolaire, et témoin de près ou de loin d’un harcèlement sur des camarades.

Statistiques et Observations:
Et il n’y a rien d’étonnant de constater que 43% des personnes interrogées aient subi du harcèlement scolaire selon mon sondage. De même que 9 personnes sur 10 aient été témoin au moins une fois d’un acte de harcèlement scolaire durant son enfance. Ces expériences personnelles néfastes ne peuvent qu’accroitre la peur du harcèlement pour son enfant. 63,8% des sondés appréhendent ou ont déjà appréhendé le fait que son enfant soit victime de harcèlement scolaire.

Étude de l'IFOP et Réalité du Harcèlement:
Selon une enquête menée par l’IFOP pour l’association « Marion la main tendu » les chiffres du harcèlement scolaire ne corrèlent pas avec la réalité. En effet, 1 collégien ou lycéen sur 5 serait victime de harcèlement scolaire, et non1 sur 10 comme on peut le lire, l’entendre, très souvent. Nora Tirane Fraisse, fondatrice de l’association « Marion la main tendu » a constaté dans son étude, que 53% des élèves harcelés dites avoir subi ces violences au collège, 28% en primaire, 6% au lycée et 13% à plusieurs moments de leur scolarité. Le phénomène touche autant les filles que les garçons, mais à noter que 35% des élèves handicapés (mental et/ou physique, léger ou lourd) ont subi du harcèlement, contre 14% chez ceux qui n’ont pas de handicap. Cette étude est téléchargeable sur le site de l’IFOP (voir en bas de page de la synthèse).

Causes et Conséquences du Harcèlement:
Cependant, le harcèlement scolaire est un problème complexe qui peut avoir plusieurs causes, et il serait trop réducteur de l’attribuer uniquement au manque de discussion sur des sujets dits tabous. Une éducation insuffisante ou inadéquate sur des sujets tels que la différence culturelle, raciale, la couleur de peau, l’estime de soi, la sexualité peut contribuer à créer un environnement où le harcèlement peut émerger. 

Celui-ci peut se produire par : Ignorance et Stigmatisation : Le manque d’information sur la diversité culturelle, raciale ou la différence de couleur de peau peut conduire à des stéréotypes et à des préjugés. 

L’ignorance de la richesse de la diversité peut favoriser la stigmatisation et le harcèlement envers ceux qui sont perçus comme différents. Intolérance : Une éducation insuffisante sur la diversité, l’estime de soi ou encore la sexualité peut créer un manque de compréhension et d’acceptation des différences. Ceci peut conduire à l’intolérance et au harcèlement envers ceux qui ne correspondent pas aux normes perçues ou aux attentes sociales. Manque d’empathie : l’absence de discussion ouvertes sur des sujets sensibles peut également contribuer à un manque d’empathie chez les enfants. L’empathie est cruciale pour comprendre et respecter les expériences et les perspectives des autres, et son absence peut favoriser des comportements de harcèlement.

Approches pour Prévenir le Harcèlement:
Il est donc essentiel d'intégrer une éducation complète sur la diversité, l'estime de soi, la sexualité, etc., dans les programmes scolaires et à la maison. Encourager la compréhension, la tolérance et le respect dès le plus jeune âge peut contribuer à prévenir le harcèlement en favorisant un environnement inclusif et bienveillant, où les enfants se sentent respectés et acceptés. Il est important de noter que le harcèlement scolaire peut également être influencé par d'autres facteurs tels que la dynamique sociale, les problèmes familiaux, les problèmes personnels des agresseurs, etc. Une approche globale et multidimensionnelle est nécessaire pour aborder efficacement ce problème.

Conclusion

Impact Positif et Changement Sociétal:
Nous pouvons reconnaître qu’il y a énormément de choses positives qui sont faites pour maximiser l’inclusion de chaque individu dans la société actuelle. Le chemin est long, mais chacun d’entre nous pouvons faire que cela évolue plus rapidement et durablement. Lorsque les enfants ne sont pas exposés à une représentation diversifiée de personnages, de cultures et d’expériences dans leurs lectures, cela peut entraîner des répercussions profondes, notamment sur leur développement social et émotionnel. Un lien de cause à effet peut se créer entre le manque de diversité dans leur environnement et des phénomènes tels que le harcèlement scolaire. 

Ce constat est alarmant mais compréhensible, soulignant l'importance cruciale d'une exposition à une multitude de perspectives dès le plus jeune âge. Cette exposition est essentielle pour le développement de l'empathie et de la compréhension mutuelle, réduisant ainsi les risques de stigmatisation et d'exclusion envers ceux perçus comme « différents ». Il est donc impératif pour les auteurs et les éditeurs de s'engager à diversifier les ouvrages destinés à la jeunesse afin de mieux refléter la richesse multiculturelle de notre société. En prenant de telles initiatives, nous contribuerons à forger des générations futures mieux préparées à interagir de manière positive avec leur entourage, diminuant par là même les risques de harcèlement et d'exclusion sociale. Ainsi, nous favoriserons un environnement scolaire plus inclusif, stimulant et enrichissant pour tous.

Pour finir, j'aimerais dire que votre participation et votre feedback sont essentiels pour continuer à enrichir et à partager nos connaissances sur ces sujets importants. Si vous avez des questions, des suggestions, ou si vous souhaitez simplement discuter des points abordés dans cet article, n'hésitez pas à me contacter à l'adresse suivante : pascaultcedric@gmail.com. Votre engagement et vos retours sont pour moi une source d'inspiration inestimable. Et si cet article vous a interpellé, je vous encourage vivement à le partager sur vos réseaux sociaux. Ensemble, faisons circuler l'information pour un monde plus inclusif et empathique. Merci à tous pour votre lecture et votre soutien.

Cédric Pascault, Infirmier Vétérinaire. 

Sources :

https://www.marionlamaintendue.com/ : Cette association mène des actions de sensibilisation et de prévention du harcèlement scolaire en France. La fondatrice de cette association est Nora Tirane Fraisse.

https://www.ifop.com/publication/harcelement-scolaire-harcelement-entre-pairs-quel-est-lampleur-de-ce-phenomene/ : étude IFOP pour Marion La Main tendue et Head & Shoulders.

https://ccbc.education.wisc.edu/literature-resources/ccbc-diversity-statistics/ : Rapport de la Cooperative Children’s Book Center (CCBC) : "Publishing Statistics on Children’s Books About People of Color and First/Native Nations and by People of Color and First/Native Nations Authors and Illustrators".

https://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/hce_rapport_formation_a_l_egalite_2017_02_22_vf-2.pdf : Étude du Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes : "L'éducation à l'égalité entre les filles et les garçons à l'école : pour un changement des manuels scolaires et des jouets". Cette étude examine l'importance de la diversité dans les manuels scolaires pour promouvoir l'égalité entre les sexes et prévenir les discriminations à l'école.

https://mondedulivre.hypotheses.org/8564 : article « la représentation dans la littérature jeunesse : un manque de diversité qui pose problème » par Dorine, publié le 12 mai 2021.

https://doi.org/10.7202/1016885ar : article de Abras, M.-A. (2006). Éduquer l’enfant à la mort en utilisant des ouvrages pédagogiques. Nouveaux cahiers de la recherche en éducation, 9(1), 37–56.

https://www.aphp.fr/cancers-de-lenfant-et-de-ladolescent#:~:text=Les%20cancers%20de%20l'enfant%20sont%20plus%20fr%C3%A9quents%20chez%20les,et%20des%20cancers%20des%20os. : article sur le cancer chez l’enfant et l’adolescent.

https://www.e-cancer.fr/ : l’Institut National du Cancer mène des études sur les cancers pédiatriques en France, fournissant des données sur l'incidence, les facteurs de risque, les traitements et les résultats. Leur site web contient une variété de ressources et de rapports sur ce sujet.

https://siope.eu/ : Cette société mène des recherches sur le cancer pédiatrique en Europe et publie régulièrement des études et des recommandations pour améliorer la prise en charge des enfants atteints de cancer.

https://www.who.int/fr : L'OMS publie des rapports et des recommandations sur les maladies infantiles graves à l'échelle mondiale, en mettant l'accent sur la prévention, le dépistage précoce et le traitement.

https://disneylandparis-news.com/lengagement-en-faveur-de-la-diversite-et-de-linclusion-une-valeur-essentielle-de-disneyland-paris/ : article sur la diversité et l’inclusion au parc d’attraction Disneyland Paris.

https://www.rts.ch/info/culture/cinema/11699779-disney-ajoute-des-messages-davertissements-a-ses-films-juges-racistes.html#:~:text=Disney%20ajoute%20des%20messages%20d'avertissements%20%C3%A0%20ses%20films%20jug%C3%A9s%20racistes,-Certains%20Disney%20sont&text=La%20plateforme%20Disney%2B%20a%20ajout%C3%A9,R%C3%A9actions. : article « Disney ajoute des messages d’avertissement sur ses films jugés racistes ». Publié le 23 octobre 2020, modifié depuis.